
Dans les paddocks du TTE, certains visages sont discrets, mais jouent un rôle clé dans la performance et l’équité technique du plateau. C’est le cas d’Alexandre Errien, ingénieur passionné, fondateur de la structure Pilot Control Engineering. À seulement 35 ans, il conjugue savoir-faire technique, engagement personnel et passion pour la compétition automobile.
De l’école d’ingénieur à la piste
Formé au sein d’une école qui respire la passion auto, l’ISAT à Nevers, Alexandre s’est spécialisé très tôt dans les moteurs et les énergies appliquées à l’automobile. Une école publique reconnue, où la passion de la mécanique se vit au quotidien :
« On est plongés dans des projets concrets très tôt. »
À la sortie de l’école, Alexandre fait ses armes comme prestataire chez de grands noms, dont Peugeot et Renault Sport Cars. Il y affine ses compétences en modélisation moteur :
« Chez Renault Sport Cars, je faisais de la simulation complète : culasses, turbos, fonctionnement moteur… on validait virtuellement avant de passer au banc réel. »
Mais avec les années, l’envie d’indépendance grandit. Il se lance alors dans une nouvelle aventure : la gestion d’un atelier de rectification et reconstruction moteur. Trois ans d’expérience terrain, les mains dans le cambouis, avant de créer sa propre structure : Pilot Control Engineering.
Un banc de puissance au service de l’équité
Dans son atelier, Alexandre se dote d’un banc de puissance, un outil rare chez les petits préparateurs, mais essentiel à ses yeux.
« Pour moi, ce n’est pas un gadget pour faire du chiffre. C’est un outil de validation. Je veux pouvoir garantir à mes clients que le travail est fait dans les règles, avec des performances fiables et sûres. »
Une démarche rigoureuse qui a séduit le TTE. Depuis l’année dernière, Alexandre met son banc au service du championnat, en collaboration étroite avec l’équipe technique et l’organisateur, dans une logique d’équité sportive.
« Je me vois un peu comme un arbitre. L’idée, ce n’est pas d’accuser ou de fliquer, mais de s’assurer que tout le monde joue avec les mêmes cartes. »
Les résultats sont là : il n’y a désormais plus de suspicion de moteur dans les paddocks. Une transparence renforcée, qui rassure les concurrents et crédibilise encore davantage le championnat.
Une structure qui grandit… et forme la relève
Pilot Control Engineering, ce n’est pas seulement des moteurs et des courbes de puissance. C’est aussi une petite équipe, qui s’agrandit doucement. À ses côtés, Florent Mouyal, sacré champion Free Proto 2024, incarne la réussite de la méthode Errien. Et demain ? Une deuxième voiture est prête à rouler.
« On cherche un deuxième pilote en proto. On a de bonnes bases, solides. Le proto, c’est notre terrain d’expertise. »
Pour faire tourner la structure, Alexandre s’appuie aussi sur la nouvelle génération. Comme Loris, étudiant à l’ISAT, venu spontanément proposer son aide.
« Il n’était pas très manuel au début. Mais ici, il apprend. C’est ce que je veux transmettre : le goût de l’effort, du concret, de la passion. »
Une ambiance unique au TTE
Engagé, Alexandre l’est aussi dans le paddock.
« J’aime faire le tour, m’assurer que tout le monde va pouvoir prendre la piste sans galère. L’ambiance au TTE est vraiment unique : beaucoup de passion, de bienveillance, et une envie commune de progresser ensemble. »
Un état d’esprit qui colle parfaitement à celui de Pilot Control Engineering : du sérieux, de la passion, et l’envie d’avancer ensemble, proprement.